La Parisienne
ou le « Chateau » d'Héry

16/04/2021
La Parisienne  ou le « Chateau » d'Héry

 (par André Gaime)

Cette belle demeure que les anciens appelaient « Le Château » a été construite vers la fin du 19ième siècle (entre 1860 et 1890) par Laurent Gaime (1825-1908) qui avait fait fortune à Paris dans le commerce du cuir. Il avait épousé Clorinde, Joséphine Battendier, fille de son patron à qui il avait succédé à la tête du commerce. Ils n’ont pas eu d’enfant. A sa retraite il est venu habiter cette demeure, mais sa femme, qui n’aimait pas la campagne y faisait de rares séjours. Sa venue à Héry était un événement pour les villageois, son mari et les voisins la préparaient avec soin. La tradition orale nomme cette maison « la Parisienne », en référence à cette épouse et à l'architecture de cette maison (plan massé, maçonnerie enduite en blanc et chaînes en bossage, toit brisé en ardoise à grandes lucarnes). Le bâtiment de dépendance a été transformé en restaurant dans le dernier quart du 20e siècle, puis en habitation privée actuellement.

A côté du « château » il y avait une ferme (actuellement maison de Mr Cossin) qui était exploitée par le frère de Laurent ; Jean-Baptiste Gaime (1823-1906) qui était célibataire et fut Maire d’Héry de 1871 à 1876. Les deux frères Gaime, Laurent et Jean Baptiste étaient Francs-maçons, athées et anticléricaux. Ils ne voulaient pas être enterrés au cimetière à l’ombre d’une Croix. Ils obtinrent l’autorisation d’être inhumés dans leur propriété, le tombeau est dans le bas du Parc.

Après leur mort, château et ferme revinrent à leur neveu Constantin Béard, fils de leur sœur Marie, qui était la seule héritière. Les époux Béard s’installèrent au Château et vécurent en rentiers du revenu de leur ferme, louée à des fermiers, et des revenus financiers légués par leur oncle.

Peu à peu leurs revenus se réduisent (guerre 14-18, 39-45, inflation) et le Château fut vendu entre 1940 et 1944 ainsi que tout ce qui avait une certaine valeur (billard, bibliothèque, meubles …)
Les époux Béard eurent un fils, François, qui était vendeur de voitures après la guerre (40-45). Marié deux fois, sa deuxième épouse assista sa belle mère jusqu’à sa mort et s’empressa de vendre le Château qui avait grand besoin d’être restauré. Les époux Béart, et leur fils François sont inhumés dans le cimetière d’Héry.